Suivi de la réponse militarisée #JusticeForGeorgeFloyd
Dimanche 31 mai 2020
Nous avons le cœur brisé et nous sommes indignés et, comme beaucoup d’entre vous, nous refusons que le massacre systématique des Noirs aux États-Unis se poursuive sans qu’il y ait de lutte pour la justice. Il y a de quoi être indigné : de la façon dont la politique de la pandémie COVID-19 a mis en danger la vie des Noirs et des indigènes, à la façon dont les appels à la libération des prisonniers n’ont toujours pas été entendus, en passant par le fait que la brutalité policière a coûté la vie à Ahmaud Arbury, Dreasjon Reed, Breonna Taylor, George Floyd, Taylor McDade, et bien trop d’autres.
Quand on parle de militarisation de la police, on croit encore à l’idée que si la police n’était pas militarisée, alors nous n’aurions pas de problème – même au sein de la communauté antimilitariste. Ce n’est pas vrai. Nous devons faire reculer cette idée et le mythe de “quelques mauvaises pommes dans la police”. La vérité est que : “la police régulière” a toujours et continue de harceler, de détenir, de brutaliser et de terroriser les Noirs. C’est pourquoi il n’y a pratiquement jamais de répercussions pour les policiers qui commettent des meurtres. Et la militarisation de la police nationale n’est pas entièrement nouvelle non plus – en fait, l’histoire remonte à des décennies.
Pour résumer :
Le jeudi, le Minnesota a activé sa Garde nationale et l’a déployée samedi lors de manifestations. Avant cela, les douanes et les patrouilles frontalières ont fait voler un drone prédateur sans pilote au-dessus de la ville vendredi, probablement pour surveiller les manifestants. Tôt samedi matin, le Pentagone a offert la présence de la police militaire à la ville de Minneapolis. Les vidéos et les rapports sur les violences policières contre les manifestants, y compris l’utilisation d’équipements de qualité militaire comme le gaz lacrymogène Safariland, sont partout dans les médias sociaux.
Lire : Facing Tear Gas
Le Minnesota n’est pas le seul concerné : des couvre-feux sont imposés dans tout le pays, tandis que d’autres gouverneurs suivent l’exemple et activent leur garde nationale (source).
COLLABORATIVE NEWS TRACKER – Réponses militarisées à #Justice4GeorgeFloyd
Et en attendant : FAIRE DES DONS AUX FONDS DE CAUTION DANS TOUT LE PAYS
Préparer le présent et l’avenir : Action directe non violente et contre-recrutement
Un thème important des conversations que nous voyons en ligne est : comment quelqu’un pourrait-il être un spectateur de la brutalité policière ? Pourquoi les gens continuent-ils à appeler la police ?
Une partie de la réponse est la suivante : nous devons nous préparer avant de nous retrouver dans ces moments de forte adrénaline. Depuis des décennies, la Ligue des résistants à la guerre s’efforce de fournir des ressources éducatives sur l’action directe non violente. C’est en nous formant à l’avance pour ces moments-là que nous nous préparons à agir le moment venu.
Pour en savoir plus sur l’action directe non violente
Une autre façon de faire partie de la solution consiste à avoir des conversations avec des personnes que nous connaissons – amis, famille, camarades de classe – qui s’intéressent à la police en tant que profession. Le contre-recrutement est un moyen efficace de changer les perceptions relatives à l’engagement dans la police, les patrouilles frontalières et l’armée.
Pour en savoir plus, cliquez ici : Beyond Border Patrol , So, You Wanna Be A Cop ?, et The Military Is Not Just A Job
En toute solidarité,
Toute l’équipe de la War Resisters League
Message de Richard Trumka, président de l’American Federation of Labor – Congress of Industrial Organizations
J’ai le cœur lourd des événements de ces derniers jours. J’ai regardé la vidéo de George Floyd, plaidant pour sa vie sous le genou d’un policier de Minneapolis. S’il est doté d’une conscience, nul ne peut entendre les appels au secours de Floyd sans comprendre que quelque chose va sérieusement de travers aux États-Unis.
Ce qui est arrivé à George Floyd, ce qui est arrivé à Ahmaud Arbery, ce qui est arrivé à beaucoup trop de gens de couleur désarmés, se produit depuis des siècles. La différence, c’est qu’aujourd’hui ils ont des GSM. Cela se passe sous nos yeux à tous. Et nous ne pouvons détourner la tête et regarder ailleurs parce que cela nous met mal à l’aise.
Le racisme joue un rôle insidieux dans la vie quotidienne de tous les travailleurs de couleur. Il constitue un problème du travail parce que c’est un problème du lieu de travail. C’est un problème de société, et les syndicats sont la société. Comme nous le devons, nous continuerons à nous battre pour des réformes de la politique policière et à affronter les questions d’inégalité raciale et économique.
Nous rejetons catégoriquement les marginaux qui s’engagent dans la violence et la destruction des propriétés. Des agressions comme celle qu’a subies le siège de l’AFL-CIO sont aussi insensées que honteuses ; elles font le jeu de ceux qui oppriment les gens de couleur depuis des générations, et éclipsent les manifestants fervents et pacifiques qui, à bon droit, mettent en évidence la question du racisme.
Mais en définitive, le mouvement syndical n’est pas un bâtiment. Nous sommes un rassemblement vivant de travailleurs qui ne cesseront jamais de lutter pour la justice économique, sociale et raciale. Sans équivoque, nous sommes unis contre les forces de la haine qui veulent diviser cette nation à leur profit personnel et politique et à nos dépens.
Nous allons ramasser le verre cassé, balayer les cendres et continuer à tenir notre rôle pour qu’un jour meilleur sorte de cette heure d’obscurité et de désespoir.
Aujourd’hui comme toujours, l’œuvre nécessaire de l’AFL-CIO se poursuit sans relâche.
En solidarité.