Des militants dénoncent la présence de criminels de guerre à la conférence annuelle de l’Agence européenne de défense

Aujourd’hui se tient, à Bruxelles, la conférence annuelle de l’Agence européenne de défense. 230 représentants de l’industrie des armes à feu seront présents. Leur présence ne passera pas inaperçue. Des centaines d’affiches sont apparues dans les rues du quartier européen sur lesquelles on peut voir les photos des responsables des sociétés d’armement européen (et belges !) flanquées de la mention « Recherché pour crimes de guerre ».

Les représentants de l’industrie de l’armement et les décideurs politiques européens se réunissent aujourd’hui à la conférence annuelle de l’Agence européenne de défense (AED) afin de “pousser la coopération européenne en matière de défense au prochain niveau“. Selon Vredesactie plus de 230 représentants de sociétés d’armement ont reçu une invitation. Une douzaine d’ONG et d’organisations pour la paix n’étaient cependant, elles, pas les bienvenues en raison du “manque d’espace”, selon des courriels de l’Agence européenne de défense.

Des centaines d’affiches sont apparues dans le quartier européen cette nuit dénonçant l’implication de l’industrie de l’armement et de leurs dirigeants dans l’armement de régimes dictatoriaux et dans la militarisation de la politique frontalière. Les sociétés belges FN Herstal et John Cockerill n’ont pas non plus été épargnées.

Des armes européennes, y compris belges, apparaissent dans les zones de conflit et sont entre les mains de régimes dictatoriaux. C’est une violation flagrante de la réglementation européenne. Les chiffres de la Banque nationale de Belgique montrent que les entreprises belges ont déjà exporté cette année 431 millions d’euros d’armes à feu et de tourelles en Arabie saoudite, un pays impliqué dans le conflit au Yémen depuis 2015 et qui est coupable selon les Nations Unies de faits de violations à grande échelle du droit international humanitaire.

Il est incompréhensible que l’Union européenne déroule aujourd’hui le tapis rouge aux entreprises impliquées dans des violations des droits de l’homme et des crimes de guerre. La place de ces sociétés n’est pas à une conférence européenne mais devant les tribunaux.

Le lobby des armes rend l’UE aveugle aux violations des droits de l’homme par le biais des exportations d’armes

Selon les chiffres européens, les dix plus grandes entreprises d’armement et leurs organisations de lobbying ont tenu 348 réunions avec des commissaires et des membres de cabinets au cours de la commission Juncker. Les mêmes entreprises emploient 48 lobbyistes accrédités.

L’industrie de l’armement dispose d’une armée de lobbyistes, ce qui n’est pas sans conséquences. L’Union européenne subventionne pour la première fois l’industrie de l’armement pour la recherche militaire par l’intermédiaire du Fonds européen de défense. Les chiffres de l’Agence européenne de défense montrent que 40% des fonds versés ont été versés aux sept entreprises d’armement faisant partie du groupe consultatif qui constituait la base du Fonds européen de défense.

Lors d’un entretien avec Vredesactie, des représentants de la Commission européenne ont également déclaré qu’il n’y aurait aucune évaluation éthique sur les premiers projets militaires qui débuteront dans l’année à venir et représentent un demi-milliard d’euros. Ce manque de considérations éthiques est choquant. Les intérêts de l’industrie des armes ne sont pas ceux de la paix et de la stabilité, mais ceux du profit et de la croissance. Si l’UE veut vraiment faire quelque chose pour notre sécurité, elle doit cesser dès que possible les exportations d’armes vers les régimes dictatoriaux et les pays en guerre.

Stop #WarProfiters