Ce vendredi 28 octobre en matinée, nous avons aspergé le ministère des Affaires étrangères de vert fluorescent, couleur symbolique de la radioactivité suivi d’un “Die-in”, symbolisant l’ampleur du danger que représentent les armes nucléaires. Ceci pour condamner l’inacceptable vote de la Belgique aux Nations unies ce jeudi 27 octobre : celle-ci s’est en effet prononcée contre l’ouverture de négociations multilatérales en vue d’un Traité international d’interdiction des armes nucléaires.
La Belgique se rend coupable, par ce choix scandaleux, de complicité à la préparation de crime de guerre. Depuis la Conférence d’Oslo en 2013, l’attention internationale n’a fait que croître quant aux conséquences humanitaires catastrophiques que produirait la détonation d’une arme nucléaire, qu’elle soit intentionnelle ou accidentelle. Ainsi, alors que 123 États viennent de voter en faveur de ces négociations, la Belgique a fait le choix irresponsable de se placer elle-même au ban de la communauté internationale, se rangeant auprès de la petite minorité de pays qui se prononcent de facto en faveur des armes nucléaires.
Vote schizophrène puisque la Belgique, en tant que signataire du Traité international sur la non-prolifération nucléaire (TNP), s’est engagée à «poursuivre de bonne foi des négociations sur des mesures relatives au désarmement nucléaire». « Une fois de plus, nous assistons à un exercice d’hypocrisie dans le chef du gouvernement », déclare Jérôme, membre de l’association. En effet, faut-il encore rappeler ce triste secret de polichinelle, la Belgique héberge « en transit » (depuis plus de cinquante ans) une vingtaine de bombes nucléaires étasuniennes. L’achat prévu par l’État belge de 34 nouveaux chasseurs-bombardiers comportant toujours la capacité nucléaire confirme d’ailleurs son intention de conserver ces bombes, et de continuer à s’entraîner à les larguer.
« L’État ne prend nullement en compte la sécurité de sa population, poursuit Jérôme. En effet, c’est le risque d’une détonation intentionnelle ou accidentelle aux conséquences dramatiques que ce gouvernement fait encourir à sa population et au monde, en maintenant ces bombes sur son territoire et en les transportant régulièrement au-dessus de nos têtes. »
La campagne Nuke-Free Zone entend bien encourager la Belgique à faire le seul choix possible pour éliminer ce danger qui plane encore sur la planète et l’humanité: celui de s’engager pleinement dans les négociations multilatérales qui débuteront en 2017 : « Nous lui demandons de retrouver son courage politique face aux grandes puissances et de devenir l’une des leaders de cette interdiction, comme elle a su l’être pour celle des mines antipersonnel. »