Du 18 au 28 avril auront lieu les Journées Mondiales contre les Dépenses Militaires. Celles-ci sont organisées par le Bureau international de la paix dans le cadre de la Campagne mondiale sur les dépenses militaires. Diverses actions sont prévues aux quatre coins du monde. L’occasion de faire le point sur ces dépenses qui atteignent des montants astronomiques.
Les dépenses militaires mondiales sont estimées à $1676 milliards pour l’année 2015 selon le Stockholm International Peace Institute (SIPRI). Cela correspond à 2,3% du produit domestique brut mondial ou $228 par personne. Cela signifie qu’en 2015 les dépenses mondiales étaient d’environ 1% plus élevées en termes réels qu’en 2014. En tête du classement des grands dépensiers, sans surprise, figurent les États-Unis. Ils sont suivis par la Chine, l’Arabie Saoudite, la Russie, le Royaume-Uni, l’Inde et la France.
En ce qui concerne la Belgique, les dépenses militaires étaient estimées à 0,9% du PIB pour l’année 2015. Tous les alliés sont cependant supposés consacrer 2% de leur PIB à leur armée, un objectif que Steven Vandeput, ministre belge de la Défense, compte bien atteindre d’ici 2024. De plus, à partir de 2023, une cinquantaine de F-16 belges seront progressivement remplacés par 34 nouveaux appareils. Le budget total frôle les 15 milliards d’euros.
Parallèlement, les programmes d’armement nucléaire coûtent $100 milliards annuels aux États dotés de l’arme nucléaire. Ce qui fait du financement de ces armes l’un des moteurs les plus importants de la course à l’armement.
Ce sont les compagnies privées qui engrangent la plupart des profits, dès lors elles cherchent à gonfler les allocations de fonds publics dans leur intérêt. En encourageant le besoin de maintenance et de modernisation des armes nucléaires, ces entreprises mettent un pied dans le cercle vicieux de la dissuasion nucléaire. En réalité, cela ne fait qu’augmenter les risques de conflits et d’accidents nucléaires.
C’est la raison pour laquelle il est nécessaire que le futur Traité d’interdiction des armes nucléaires actuellement négocié aux Nations Unies intègre une clause d’interdiction du financement privé et public de la production des armes nucléaires. Cela permettra de délégitimer la production de celles-ci et d’enrayer la course à l’armement.
Plusieurs analyses des causes des conflits armés ont démontré que l’augmentation du bud- get militaire ne garantit pas la sécurité. L’argent utilisé pour le développement, la production et l’acquisition d’armes est pris sur les sommes destinées à des projets sociaux, politiques et économiques. Il s’agit dès lors d’un véritable diallèle puisque, le plus souvent, les moyens trop réduits consacrés à l’élaboration de projets sociaux, politiques et économiques sont les causes sous-jacentes de l’apparition des conflits. Selon la Banque Mondiale et le Bureau pour le désarmement des Nations Unies (ODA), seulement 5% du montant utilisé à des fins militaires serait nécessaire pour atteindre les Objectifs du Développement Durable établis par l’ONU.
1. GCOMS : https:/tinyurl.com/hj6xroq
2. SIPRI – Yearbook 2016 : https:/tinyurl.com/n288pb2
3. SIPRI – Base de données des dépenses militaires : http:/tinyurl.com/h5n4eua 4. RTBF : https:/tinyurl.com/kr6suwx
5. SDGs – ODD : http:/tinyurl.com/ph4ntgn
6. IBP World Congress : http:/tinyurl.com/lujwebg